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Tchang et Hergé; Tchang, Tintin et Milou
Des centaines de tintinophiles ont profité du passage du véritable Tchang en Belgique pour tener de lui faire signer un exemplaire des deux albums dans lesquels intervient son homonyme.
A la Foire du Livre de Bruxelles, avec une sérénité tout orientale, on l'a vu subir les assauts d'un public impressionnant. Les Chinois ne signant pas d'un simples paragraphe, on l'a vu s'appliquer à tracer, pour chaque amateur, le pictogramme complet de son patronyme...
Tchang est aussi le premier personnage des aventures de Tintin à pouvoir, par la main de son double, apposer sa griffe sur l'album qui le met en scène.
Alors qu'un collectionneur particulièrement maniaque a pu faire signer un album de l'aventure lunaire de Tintin par les trois premiers astronautes américains qui l'ont vécue dans la réalité, on se prend, avec le reotur de Tchang, à rêver que d'autres albums de Tintin soyent dédicacés par les (rares) personnages réels qu'ils représentent, en y figurant comme tels ou présents de manière implicite.

Ainsi, Henri de Monfreid, écrivain, aventurier et traficant d'armes notoire, a manifestement inspiré à Hergé un personnage anonyme de l'album Les Cigares du Pharaon. Contemporain de Tintin, de Monfreid aurait pu signer. Henri de Monfreid
Sir Bazil Zaharoff < Sir Bazil Zaharoff, le vrai, surpris ici dans ses beaux atours de Chevalier de l'Ordre du Bain.

Basil BazaroffEn revanche, Bazil Zaharoff, diplomate plus ou moins occulte et célèbre marchand de canons anobli par Sa Gracieuse Majesté pour ses multiples services rendus à l'Empire britannique, et qui a inspiré à Hergé le triste démarcheur en matériel de guerre, Bazil Bazaroff, de L'Oreille Cassée, n'aurait pu ni corriger l'approximation de son nom dans les pages du Petit XXe ou de Coeurs Vaillants où il apparut, ni, à plus forte raison, signer l'album: il est décédé en 1936 à Monte-Carlo.
Jacques Bergier, homme de science et écrivain, fondateur de la revue Planète et coauteur du best-seller Le Matin des Magiciens, a été représenté, par Hergé, sous les traits du nommé Mik Ezdanitoff dans Vol 714 pour Sydney. Avec l'humour délicieux qu'on le connaissait, il aurait très volontiers signé l'album si on le lui avait demandé. Mik Ezdanitoff ou plutot... Jacques Bergier
Endaddine Akass et Fernand Legros Le célèbre faussaire Fernand Legros, qui inspira Hergé le personnage du mage Endaddine Akass, pourait signer l'album postume d'Hergé, Tintin et l'Alph-Art.

Et, combien sont-ils encore, journalistes, relations du dessinateur, compagnons d'Hergé ou familiers de Georges Remi, à figurer plus ou moins discrètement dans les aventures de Tintin? Parce qu'elles y sont présentes soit anonymement, soit sous un pseudonyme, et surtout parce qu'elles y jouent généralement un rôle moins fondamental, aucune de ces personnes ne mérite, au même titre de Tchang une dédicace au lecteur.

«Scarface» Al CaponeIls auraient pu être deux, en fait, à pouvoir se livrer à cet exercice en toute légitimité, puisqu'ils furent deux à apparaître sous leur véritable nom dans les aventures de Tintin : Tchang Thong-Jen et... Al Capone. «Scarface» figure en effet dans Tintin en Amérique: il y joue nommément son propre rôle historique. C'est mieux encore que Tchang! Mort dans son lit en 1947, il aurait largement eu le temps de dédicacer l'album à son auteur, si ce dernier avait daigné lui rendre une visite de courtoisie dans sa propriété de Miami... Mais les aventures d'Hergé ne l'ont mené en Amérique que beaucoup plus tard. Et puisque Al Capone plaçait les bandes organisées et les bandes rivales avant la bande dessinée, on peut supposer que le célèbre gangster n'a jamais été informé d'une infortune que tout autre que lui aurait très certainement appréciée: figurer sous sa véritable identité dans les aventures de Tintin.


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