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Les Exploits
de Quick et Flupke
Dans cette colléction on y découvre des aspects du talent d'Hergé parfois innatendus, l'auteur se révélant tour à tour plus libre et plus contraint que dans la série Tintin. Contrairement aux Aventures de Tintin, ce n'est pas de fresques ambitieuses dont il est question ici: ni multiples rebondissements, ni suspense savamment maintenu jusqu'au dénouement, mais de simples gags qui se développent sur deux planches. Pas le moindre exotisme, non plus, dans cette série: nulle exploration de contrées mystérieuses, aucune incursion dans des territoires inconus, mais l'évocation d'un univers presque quotidien. Chacune des historiettes se déroule dans Bruxelles qui doit beaucoup au quartier des Marolles, et presque toujours dans la rue.
Mais c'est surtout une différence fondamentele de structure qui permet de distinguer les deux séries. Dans Tintin (et plus encore dans Jo et Zette), le désordre est toujours le fait de la situation extérieure, les héros ne visant pour leur part qu'à remettre les choses en place. Dans Les exploits de Quick et Flupke, à l'inverse, le trouble est à chaque fois causé par les personnages qui semblent avoir pour unique but d'introduire le plus de perturbations possible dans un univers au départ stable. C'est déjà, en 1930, dans le nº 4 du Petit Vingtième, du 23 janvier, qu'apparaissent ces deux gamins de Bruxelles. 310 épisodes paruent de 1930 à 1940.