Titre.
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Tintin et l'Alph-Art.
«Je n'ai découvert qu'assez tard qu'en fait Tintin c'était moi et que j'avais incarné en lui tous mes rêves d'héroïsme». (1)

«Tintin, c'est moi quand j'aimerais être héroïque, parfait ; les Dupondt, c'est moi quand je suis bête ; Haddock, c'est moi quand j'ai besoin de n'extérioriser». (2)

Le Lotus BleuLe monde des visages est soumis à Hergé ; il peut les exprimer tels qu'ils sont (tels qu'ils apparaissent) : dominateurs, ridicules, colériques, innocents, veules, impatients, pacifiques... Par sa maîtrise de la ligne et du mouvement, il peut en faire ce qu'il veut ; mais le visage de cet homme dans le mirroir qui s'appelle Georges Remi, qui est-il ? A qui appartient-il ? Personne ne lui est aussi proche, familier et pourtant étranger. Les traits sont là. C'est ressemblant : à quoi ? à qui ? Quel est le vrai Hergé, le Hergé réel, d'hier, d'aujourd'hui et de demain ?

Est-ce ce visage heureux, attentif, inquet, moqueur, effrayé ?

Son visage éternel, n'est-ce pas ce cercle vide et presque impassible, Tintin, d'où toute angoisse est chassée, l'angoisse majeure d'être.

Les Bijoux de la Castafiore, page 56, III - 1, 3

«Tournesol, dans cette attitude-là représente très exactement mon père». (3)

(1) La Libre Belgique, 1973
(2) Numa Sadoul, Entretiens avec Hergé, 1971.
(3) Revue Minuit, page 18.


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