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Le phénomène Tintin
En plus d'une exceptionnelle
réussite artistique, l'oeuvre d'Hergé constitue un phénomène
commercial d'une ampleur considerable.
Au 31 décembre 1990, les ventes globales des albums d'Hergé
s'élevaient à plus de 150 millions d'exemplaires.
Le point le plus remarquable est d'ailleurs moins ce chiffre que
le fait que le rythme de vente n'a, pendant la vie d'Hergé,
jamais cessé de progresser.
Tout au long des années trente les ventes des
albums restèrent extrêmement modestes. Le premier tirage,
d'environ 5 000 exemplaires, mettait plusieurs années à
s'épuiser ! Il est vrai que la commercialisation était presque
uniquement limitée à la Belgique.
C'est à la fin de 1941, au moment de la sortie du Crabe aux
Pinces d'or, que les ventes commencèrent à décoller. Avec
ses 300 000 exemplaires quotidiens, Le Soir constituait
une formidable tribune publicitaire. La seconde accélération
des ventes sera, peu de temps plus tard, liée au passage à la
couleur. Dans certaines librairies, les enfants pouvaient
échanger deux albums en noir et blanc contre un volume en
quadrichromie !
Plus décisif encore, le troisième grand stimulant commercial
sera, en 1946, la création de l'hebdomadaire Tintin. D'emblée,
le succès fut immense, accroissant de façon considérable la
notoriété du personnage.
Les ventes, dès lors, commencent à grimper de façon
vertigineuse, quintuplant entre 1950 et 1960, puis ne pas cessant
d'accélérer, jusqu'à atteindre 6 millions d'exemplaires pour
la seule année 1983, année du décès du père de Tintin.
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tiré et adapté de Benoît
Peeters, Le Monde d'Hergé, 1982.